Pour améliorer l’ambiance aux repas et favoriser l’écoute des signaux d’appétit, il est recommandé de partager les différentes responsabilités concernant l’alimentation entre vous, les parents, et votre enfant. Être à l’écoute de ses signaux d’appétit signifie de reconnaître si on a faim ou si on n’a pas faim. Eh oui! Les enfants ont eu aussi une responsabilité face à leur alimentation.
LE RÔLE DES PARENTS
Déterminer le lieu du repas (1)
Cet endroit devrait être dédié à la prise des repas, comme la cuisine ou la salle à manger (2). Éloignez toute source de distraction afin que chaque membre de la famille soit pleinement présent lors du repas pour bien être à l’écoute de ses signaux d’appétit (3).
Déterminer l’heure des repas et des collations
Essayez d’établir une routine de 3 repas et de 2 à 3 collations. Les heures doivent être régulières le plus possible, soit de plus ou moins 30 minutes (1, 2). Pour s’assurer que votre enfant a faim au repas, il devrait y avoir un délai de 2 heures entre les collations et les repas. Si vous voyez que, fréquemment, votre enfant n’a pas faim lors des repas, tentez d’ajuster l’heure des repas selon sa faim (2). Par exemple, si l’heure du souper est habituellement à 18h30, mais que votre enfant a beaucoup faim à 17h30 et que vous lui donnez une collation, il est fort probable qu’il n’est pas faim à l’heure du souper. Dans ce cas, essayez de devancer le souper de 30 minutes à 1 heure.
Les enfants de 2 à 5 ans peuvent avoir de la difficulté à rester à table pour plus de 10 à 20 minutes (3). S’ils ont terminé de manger, laissez-les sortir de table et revenir lorsque ce sera le temps du dessert (4). Le dessert ne doit pas nécessairement être une sucrerie, soit un aliment très sucré, comme du gâteau, des bonbons, de la crème glacée ou des biscuits. Il faudrait plutôt les servir à l’occasion et privilégier les desserts moins sucrés comme un fruit, un muffin, un morceau de fromage ou un yogourt. Le dessert peut permettre de compléter le plat principal afin que le repas se rapproche le plus d’une assiette équilibrée. Par exemple, s’il manquait de légumes au repas, on peut donner un fruit, au choix. De plus, essayez le plus possible de cuisiner vous-même vos desserts afin de pouvoir contrôler la quantité de sucre qu’ils contiennent (5).
Déterminer le repas
Offrez à votre enfant des aliments variés (ex. textures, couleurs) et nutritifs (1, 2). Présentez-lui de nouveaux aliments tout en vous assurant d’avoir toujours au moins un aliment apprécié dans l’assiette de votre enfant. Ainsi, il sera davantage porté à goûter (6). Lorsque votre enfant ne mange pas ce qu’il a dans son assiette, vous pouvez lui proposer de goûter, sans le forcer (6, 7). Forcer votre enfant à goûter ne lui laissera qu’un mauvais souvenir de l’aliment et du repas. Établissez d’avance une règle à la table où chaque membre de la famille doit goûter à tout à chaque fois. Les petites quantités sont acceptées et si ce n’est pas aimé, on le laisse de côté dans l’assiette. Vous souvenez-vous d’un aliment ou un mets que vous n’aimiez pas lorsque vous étiez jeune, mais que maintenant vous aimez ? Avant d’aimer un aliment ou un mets ou avant que vos goûts changent, il faut parfois goûter plusieurs fois.
Il est important de ne pas cuisiner un autre repas pour faire plaisir à votre enfant (1). Sinon, il voudra toujours avoir un repas différent et vous allez passer plus de temps en cuisine à préparer deux repas (1, 6, 8).
Déterminer le contexte du repas
Il est de votre devoir de déterminer le contexte du repas. Essayez le plus possible de manger en famille, soit en visant un repas ou une collation par jour qui sera pris en famille. Favoriser que votre enfant soit accompagné le plus souvent possible d’un adulte représentatif comme un parent, un grands-parents, une tante ou un oncle (1).
Misez sur une ambiance calme et sans distraction telle que les jouets, la télévision et les écrans (1, 2). Essayer de minimiser les déplacements lors des repas en s’assurant que tout est sur la table avant de commencer à servir et à manger.
L’heure des repas est un bon moment d’avoir une discussion en famille sur ce qui s’est passé au courant de la journée et sur d’autres sujets (2). Toutefois, gardez les échanges positifs en évitant les chicanes (3, 6). En effet, ces dernières pourraient laisser en souvenir à votre enfant que les repas sont un moment désagréable. N’essayez pas de faire aimer les aliments ou les mets moins appréciés par vos enfants trop rapidement. Laissez votre enfant découvrir les aliments à son rythme et visez de lui faire aimer un aliment ou un mets à la fois. N’oubliez pas que manger doit être plaisant!
LE RÔLE DE L’ENFANT
Quantité de nourriture
Votre enfant est celui qui connaît le mieux les besoins de son corps. Laissez-le aller et il prendra la quantité satisfaisant sa faim (1). Même s’il ne mange rien ou s'il mange uniquement quelques bouchées, ne le réprimandez pas. Laissez-le manger à son rythme et choisir les aliments qu’il veut manger parmi ceux qui lui sont offerts. En le laissant aller, votre enfant apprendra à écouter ses signaux d’appétit (2, 6).
Lorsque votre enfant se ressert plus d’une portion et que vous avez l’impression qu’il mange plus qu’à sa faim, essayer de le guider à reconnaitre ses sensations de plénitude et non le restreindre. Si l’enfant semble avoir une préférence pour un mets en particulier et qui inhibe ses sensations de plénitude, amener son attention sur un autre type d’aliments pour compléter le repas comme un dessert (fruit ou lait). Si l’enfant n’en veut plus, il n’a plus faim !
Astuce : Avant de servir le repas, demandez à votre enfant de déterminer sa faim. A-t-il une grosse faim ou une petite faim ? Vous pourrez donc le servir selon son niveau de faim et, ainsi, réduire le gaspillage. Il est aussi possible de placer le repas sur la table et de laisser votre enfant se servir les aliments qu’il a envie. Bien sûr, il doit goûter à tout selon les règles de table qui ont été établie et apprendre à partager avec les autres même si c’est son aliment préféré. Si votre enfant est trop petit, donnez-lui de petites portions pour que cela soit moins intimidant (6). S’il a encore faim, il est toujours possible de lui en redonner.
Écrit par Charlotte Labbé, étudiante en nutrition et en collaboration avec l'équipe du Centre CIRCUIT
Références :