Nous sommes dans une ère où la performance du parent est constamment surveillée. Entre la préparation de repas équilibrés, les pratiques de soccer, la multitude de devoirs à faire, en plus du ménage et de la routine d’hygiène, il n’existe plus une seconde de libre pour les super-parents. Vous dites en plus qu’il ne bouge pas assez? Et si justement, vous en faisiez trop? Qu’en voulant lui offrir tout ce dont il a besoin, vous le brimez dans ce qui fera de lui une meilleure personne? Je parle ici de : liberté.
Notre devoir en tant que parent est de favoriser le développement de notre enfant jusqu’à ce qu’il devienne autonome et puisse un jour voler de ses propres ailes. Évidemment, cet apprentissage ne se fait pas du jour au lendemain. Il débute dès la petite enfance, notamment, à travers le jeu libre. Ce dernier se définit par un moment ou l’enfant décide des règles du jeu qui peuvent changer en cours de route et dont la fin n’est pas vraiment prévisible. Si un adulte l’accompagne, il devient, en quelque sorte, un accessoire au jeu de l’enfant.
ATTENTION! Le jeu libre ne signifie pas sans encadrement! Le parent doit quand même contrôler l’environnement dans lequel se déroule l’activité. La question de sécurité reste très importante tant et aussi longtemps que l’enfant n’a pas la maturité de comprendre les risques associés à un comportement. Par exemple : bébé + prise électrique + fourchette en métal = danger! De plus, il est important de comprendre que les écrans sont loin d’être une activité libre. En effet, les règles du jeu sont dictées à l’enfant alors qu’une activité libre met à profit sa créativité, où les règles du jeu sont inventées au fur et à mesure.
Essayer toute sorte de choses par soi-même développe et renforce la créativité et les initiatives. Cela permet à l’enfant de prendre le contrôle sur son environnement et de prendre confiance dans son pouvoir décisionnel qui lui servira lorsque vous lui déléguerez des responsabilités plus lourdes. Nous remarquons souvent des parents se fâcher devant la passivité de leurs adolescents qui détiennent pourtant toute l’information nécessaire pour se prendre en main. Une des choses essentielles pour adopter un changement est le sentiment d’être capable de l’effectuer. Si notre trésor n’a jamais eu l’occasion d’entreprendre des choses auparavant, ce n’est pas parce qu’il a 14 ans aujourd’hui qu’il saura comment le faire.
De plus, dès un très jeune âge, votre enfant apprend à devenir moins dépendant de vous et de la télévision pour se distraire.
Le jeu libre en compagnie d’autres enfants oblige nécessairement l’enfant à négocier, s’affirmer et trouver sa place dans le groupe. Tandis qu’en famille, l’amour inconditionnel lui laisse toujours une place, dans un groupe d’amis, l’enfant doit nécessairement faire preuve de bonne socialisation, car personne ne souhaite jouer avec quelqu’un de méchant ou qui tourne toujours les règles du jeu à son avantage. Sans compter qu’en observant leurs pairs, toute sorte de nouveaux apprentissages se font.
Lorsqu’il est effectué dans un environnement extérieur ou très vaste, le jeu libre permet le développement des habiletés motrices. C’est dans un contexte où le jeune tire 500 fois au but qu’il réussit à devenir le futur Wayne Gretzky! Or, ce n’est pas dans une activité structurée que notre bonhomme atteindra cette quantité d’essais, mais bien avec l’accumulation de toutes les occasions où un bâton, une balle et un but improvisé seront au rendez-vous. Évidemment, l’encouragement du parent amplifie ce phénomène. Et si le bâton devient soudainement un micro pour faire une superbe imitation d’Elvis, laissez-le faire; il n’est pas obligé de devenir Wayne Gretzky. L’important est de s’amuser!
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