Un élève est victime de violences ou de victimisation lorsqu’il est exposé de manière répétée et à long terme, à des actions négatives de la part de l’un ou plusieurs autres élèves. Ces actions négatives peuvent être décrites comme des préjudices infligés à autrui, de façon intentionnelle […] (Olweus, 1993).
Il est important de faire la différence entre l’intimidation et les simples chicanes entre élèves. Les conflits font partie du développement psycho-social de l’enfant et tendent à se résoudre assez facilement, avec l’aide d’un adulte ou non. Pour parler d’intimidation, l’enfant doit être agressé de manière répétée, souvent par plus d’un élève. Les agressions peuvent être verbales et/ou physiques et sont très diversifiées : insulter, menacer, humilier, harceler, répandre des rumeurs, rejeter, frapper… De nos jours, l’intimidation peut aussi se produire via les médias électroniques, tels que les courriels et les sites de réseaux sociaux. Ce phénomène est connu sous le nom de cyber-intimidation.
En milieu scolaire, les situations d’intimidation touchent davantage les élèves de la fin du primaire et du début du secondaire (entre 10 et 14 ans). Les garçons sont également plus à risque d’être intimidés que les filles.
À court terme, l’enfant victime d’intimidation peut se sentir dépressif et s’isoler de ses amis et de sa famille. Ses résultats scolaires peuvent chuter, et l’enfant peut même refuser d’aller à l’école. À long terme, les effets de l’intimidation peuvent interférer avec le développement social, académique et émotionnel de l’enfant. Dans les cas extrêmes, les victimes sont tellement bouleversées qu’elles peuvent devenir suicidaires.
Il peut également être très éprouvant pour un parent de voir que son enfant est victime d’intimidation à l’école. Heureusement, les parents ont un pouvoir d’agir. Plus tôt les situations d’intimidation sont cessées, plus les victimes s’en tirent mieux à long terme.
Si votre enfant se retire socialement, devient dépressif ou est réticent à aller à l’école, ou si vous voyez un déclin dans ses résultats scolaires, une consultation et/ou une intervention avec un intervenant scolaire pourrait être de mise. Un professionnel en santé mentale (ex. : psychologue, psychoéducateur, travailleur social, psychiatre) peut vous aider à mettre en place un plan pour cesser les situations d’intimidation. Il est essentiel que tous les adultes travaillent de manière concertée pour que les efforts de tous convergent vers ce même but commun.
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