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Temps écran et symptômes dépressifs et anxieux chez les adolescents

13 décembre 2019

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Votre ado présente-t-il une tristesse récurrente, une perte d’intérêt ou de plaisir pour ce qu’il aimait avant ou des inquiétudes récurrentes? Si oui, ces symptômes pourraient être liés au temps qu’il passe devant les écrans de loisirs. Télévision, jeux vidéo, cellulaire, ordinateur, tablette numérique, médias sociaux (ex. Facebook, Instagram, Snapchat)… Ces fameux écrans, que nous aimons tous et chacunet avec lesquels il est facile de faire un mauvais usage, notamment en termes de temps investi (trop!) et de contenu consommé.

Deux études récentes réalisées auprès d’un échantillon de près de 4 000 adolescents canadiens sur une période de quatre ans ont montré que l’utilisation des médias sociaux, de l’ordinateur et de la télévision est liée à une augmentation des symptômes dépressifs et anxieux. Ces adolescents seraient plus déprimés en raison de la nature de ce qu’ils regardent et de la fréquence de leur exposition à ces médias. Ceux qui regardent des programmes ou qui consultent des sites les encourageant à se comparer aux autres sont plus susceptibles d’avoir une mauvaise estime d’eux-mêmes. Les médias sociaux intensifient les signes de dépression chez les adolescents qui montrent déjà de tels signes. La télévision et les médias sociaux sont des plateformes qui exposent fréquemment des images (souvent retouchées!) de jeunes plus nantis, comme ceux ayant plus d’argent, un style de vie plus palpitant et un corps soi-disant « parfait ».

En ce qui a trait à l’anxiété, les liens entre les écrans et les symptômes anxieux sont seulement observés chez les adolescents qui ont une fréquence d’utilisation supérieure à la moyenne. Bonne nouvelle : lorsque les jeunes réduisent leur utilisation, les symptômes d’anxiété s’atténuent.

Le message transmis ici n’est pas de bannir les écrans, mais plutôt d’en faire un bon usage. Si cela peut vous inspirer, voici quelques trucs que j’applique afin d’améliorer mes habitudes numériques (bien sûr, rien n’est parfait et cela me demande des efforts quotidiens!) :

  • J’évite de trimballer mon cellulaire partout et en tout temps. Par exemple, je le laisse dans une autre pièce ou dans mon sac. Lorsque je sors pour aller courir ou au gym, je laisse souvent mon cellulaire à la maison.
  • J’évite de me laisser distraire par les écrans lorsque je suis en compagnie d’autres personnes. Je valorise l’interaction avec l’autre.
  • Je m’installe devant Netflix seulement lorsque j’ai fini mes tâches plus prioritaires, comme les études, la cuisine et certaines tâches ménagères (pas toutes, quand même!). De cette façon, j’ai la conscience tranquille et le sentiment d’avoir été productive.
  • Je prends conscience de la qualité du contenu que je consomme et tente de prioriser le contenu de haute qualité (ex. : visionner des films à deux ou en gang, des documentaires, consulter les nouvelles de l’actualité). À l’opposé du contenu de type « calories vides numériques » (ex. : faire défiler sans cesse mon fil d’actualité sur Facebook, visionner des vidéos d’animaux drôles ou mignons sur YouTube – oui, j’adore ces vidéos!).
  • Je me pose parfois deux questions avant de consulter mon cellulaire ou ma boite de courriels : « Est-ce que c’est vraiment important? » et « Est-ce que ça peut attendre? ».
  • J’évite de regarder les écrans au moins 30 minutes avant le coucher et 30 minutes après le réveil.
  • Je ne regarde pas d’écrans dans mon lit. Prochain objectif : pas dans la chambre à coucher. À ce sujet, plusieurs personnes me disent qu’elles n’ont pas le choix de dormir à côté de leur cellulaire, car elles l’utilisent comme réveille-matin… C’est compréhensible, mais vous savez qu’il est encore possible de se procurer un bon vieux cadran numérique? :)

Et vous, quels sont vos trucs pour améliorer vos habitudes numériques et celles de la famille? N’hésitez pas à les partager à votre ado et surtout, surtout d’agir comme un bon modèle.

En conclusion, un moyen d’aider votre ado à gérer ses symptômes dépressifs et anxieux serait peut-être de limiter le temps qu’il passe devant les écrans. Votre ado peut également présenter ces symptômes pour une panoplie d’autres raisons (ex. : difficultés à l’école, conflits dans ses relations amoureuses ou amicales). Il importe donc de rester à l’affût et de ne pas hésiter à ouvrir la discussion.

 

Sources et ressources à consulter :

PAUSE ton écran : https://pausetonecran.com/      

Tel-Jeunes : https://www.teljeunes.com/Accueil

Boers E., Afzali, M. H., Newton N., & Conrod, P. (2019). Association of Screen Time and Depression in Adolescence. JAMA Pediatrics, 173(9), 853–859. doi:https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2019.1759

Boers, E., Afzali, M. H., & Conrod, P. (2019). Temporal Associations of Screen Time and Anxiety Symptoms Among Adolescents. The Canadian Journal of Psychiatry
https://doi.org/10.1177/0706743719885486

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Article écrit par Marie-Josée Harbec, psychoéducatrice Catégories présentes: anxiété| dépression| écran| famille| tête