Lorsqu’on parle de faim, on a souvent en tête la faim physiologique (faim du ventre), qui est caractérisée par un creux dans le ventre, des gargouillements et des petites crampes d’estomac ainsi que par une légère baisse d’énergie. C’est le message que le corps envoie pour indiquer qu’il a besoin de carburant. Or, il existe également d’autres types de faim qui englobent toute stimulation autre que la faim physiologique qui nous pousse à manger, sans être fausses pour autant. On retrouve dans cette catégorie la faim des cinq sens, du jugement/éthique, du cœur (émotionnelle), des besoins, de la mémoire et de l’horloge/sociale. Tous les types de faim ont leur place dans notre alimentation et existent en équilibre. En effet, il est rare qu’on réponde à une seule faim à la fois lorsqu’on mange. Par exemple, lors d’un souper en famille, on peut manger par faim physiologique, mais également par faim sociale (envie de manger parce que tout le monde est attablé) et par faim de la mémoire (votre mère a préparé sa fameuse sauce à spaghetti, qui vous rappelle des souvenirs d’enfance et vous fait saliver).
Dans certaines situations, l’équilibre peut être rompu et une faim peut prédominer sur les autres en période de stress, de déprime ou d’ennui, par exemple. De plus, il est possible que certains types de faim soient perçus à tort comme la faim physiologique. On peut, entre autres, ressentir un vide au creux du ventre lorsqu’on est triste ou qu’on se sent seul et confondre cette sensation avec une faim du ventre, ou encore croire qu’on a faim parce qu’il est l’heure de manger sans prendre le temps d’écouter ses signaux corporels.
Le problème avec la faim, c’est que de nos jours, avec la trop grande accessibilité des aliments, il est devenu très facile de la combler à tout moment de la journée, qu’elle soit physiologique ou non, à tel point que nombreux sont ceux qui ont perdu le contact avec leurs sensations corporelles et qui ne savent plus les déchiffrer. L’objectif est donc d’apprendre à reconnaître les signaux qui nous permettent d’identifier le type de faim qu’on ressent et de savoir réagir adéquatement aux différents besoins exprimés de cette façon.
Ensuite, non seulement faut-il reconnaître ces signaux, il faut également les écouter. En effet, il n’est pas souhaitable d’ignorer sa faim trop longtemps, car elle devient alors incontrôlable et on risque davantage de manger plus que ce dont on a besoin. À l’inverse, si on a moins faim cette journée-là, rien ne nous empêche d’en laisser dans notre assiette. L’important est surtout d’écouter et de respecter son corps, car lui seul sait exactement quelle quantité de nourriture consommer et à quel moment.
Finalement, il nous arrive tous de ressentir une faim non physiologique, mais faut-il toujours la combattre? Rassurez-vous, il est tout à fait normal d’y succomber à l’occasion et il n’y a pas de mal à ça. On veut éviter à tout prix de se mettre dans un état d’esprit de culpabilité et de restriction. Cependant, si cela arrive fréquemment, il faut tenter d’identifier la cause de cette fausse faim pour, si on le désire, régler ce problème, ou du moins l’accepter. Tant qu’on ne perd pas contact avec ses signaux de faim et de satiété et qu’on conserve le plaisir de manger, la faim, peu importe le type, n’est pas un problème.
Références :
Lambert, C. (2016). Le grand thème de la faim. Document inédit
Léger, M.-F. (2014). Écouter sa faim. La Presse +. Repéré à http://plus.lapresse.ca/ screens/abdb140c-8ac2-4d24-be7f-485ce912d5c2%7C_0.html
Passeport Santé. (2009). Régime spécial obésité. Repéré à http://www.passeportsante.net/ fr/Nutrition/Dietes/Fiche.aspx?doc=problemes-de-poids-obesite-et-embonpoint-de-nouvelles-habitudes-de-vie_diete