Aucun aliment n’est bon ou mauvais
Le monde de l’alimentation est rempli de mythes et de son lot de tendances. Vous avez surement entendu cette phrase : ‘‘ne mange pas cela, c’est mauvais pour la santé!’’. Pourtant, catégoriser les aliments est devenu un automatisme. Les aliments peuvent être moins nutritifs que d’autres, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils sont nuisibles. En effet, ce sont les mauvaises habitudes de vie, reliées en partie à la nutrition, qui causeraient des problèmes de santé, amenant le plus souvent aux maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, etc.).
Il n’y a pas de mauvais aliments
La plupart d’entre nous classons les fruits et légumes dans la catégorie «bons» aliments, tandis que les friandises et fritures se retrouvent dans les «mauvais» aliments. Pourtant, tous ont leur place dans notre alimentation, même si on doit privilégier le plus souvent possible ceux qui sont frais et peu transformés. Il est important de garder une diversité dans notre assiette.
D’ailleurs, certains aliments ayant mauvaise réputation sont, au contraire, bénéfiques pour votre santé. Les œufs sont un exemple typique. Boycottés à cause de leur contenu élevé en cholestérol, les études ont cependant démontré que ce sont principalement les gras saturés qui sont coupables de la hausse du cholestérol sanguin plutôt que le cholestérol alimentaire en lui-même. Il en va de même pour certains aliments ayant meilleure réputation et qui sont, à l’inverse, moins nutritifs. Pensez simplement aux muffins ! En effet, ils sont tout aussi riches en sucre et matières grasses que certains gâteaux du commerce. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut éviter d’en manger. Votre assiette a besoin de variété en tout temps!
Connaissez-vous l’expression « on ne compare pas des pommes avec des oranges »? Cela signifie qu’il n’est pas possible de comparer deux aliments complètement différents. Catégoriser les aliments en disant que la pomme est meilleure pour la santé que le poisson ou le chou est tout simplement insensé, puisque ceux-ci contiennent des nutriments différents et jouent des rôles distincts dans notre corps. Si vous ne mangiez soit que des pommes, que du poisson ou que du chou, vous auriez des problèmes de santé.
Le cercle vicieux de la restriction
Prenons l’exemple d’un repas pris au restaurant: au lieu de prendre la poitrine de poulet avec la salade de chou, on décide d’aller avec la salade de poulet, mais on y ajoute un dessert et un verre de vin. C'est peut-être équivalent en terme calorique, mais c’est bel et bien de la restriction en termes de choix alimentaire. En effet, c’est la poitrine de poulet que l’on désirait manger.
Cette façon de penser des aliments est à la base des mauvaises relations avec la nourriture qu’entretiennent plusieurs d’entre nous. Lorsque l’on réfléchit de cette manière, on a tendance à se sentir content, voir fier de nous-mêmes puisque l’on a mangé de « bons » aliments, et au contraire, le fait de consommer les « mauvais » aliments nous fait se sentir coupable : on a « triché ». Toutefois, se priver entraîne une augmentation de la culpabilité. C’est ce qu’on appelle de la restriction cognitive. Celle-ci amène à un cercle vicieux commençant par une restriction des aliments « mauvais/interdits », conduisant à une frustration alimentaire et aboutissant à une surconsommation d’aliment, voire une « rage » alimentaire.
En réalité, aucun aliment n’est intrinsèquement bon ou mauvais. Bien sûr, il existe des aliments plus nutritifs méritant davantage de place dans votre alimentation, mais reste que cela dépend du contexte ! Ce qui est bon pour vous dans un contexte nord-américain de surabondance alimentaire ne le sera pas nécessairement dans un contexte de survie, sur une île déserte.
Ce qu’il faut retenir
Si vous maintenez de saines habitudes de vie, incluant le fait de bien manger, bien s’hydrater, bien dormir et apprendre à mieux gérer le stress, alors vous mettez toutes les chances de votre côté pour améliorer et garder une bonne santé. Chaque mets à sa place dans notre alimentation. Souvenez-vous des grandes lignes directrices du guide alimentaire canadien qui nous rappelle l'importance de la variété, de l'équilibre et de la modération.
Article rédigé par Medina Hicheur, étudiante au baccalauréat en nutrition à l’Université de Montréal, en collaboration avec l’équipe CIRCUIT
Références
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