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Mon jeune n’aime pas les légumes, il n’aime pas le poisson et il refuse de manger le plat cuisiné.

1 août 2018

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Que faut-t-il faire?

Dès l’âge de 2 ans, votre jeune manifestera de plusieurs façons son autonomie. Il va peut-être refuser de manger certains aliments ou peut-être même tout un groupe d’aliments. Peut-être va-t-il même vouloir sauter un repas catégoriquement pour ensuite s’empiffrer dans les collations qui s’avèrent moins nutritives. Ce processus est intuitif et il est tout à fait normal. Il faut toutefois apprendre à le guider vers des choix sains pour qu’il développe sa curiosité et sa variété d’aliments à long terme sans créer d’aversion. Et oui, un travail qui peut demander aux parents de la patience et de la créativité.

1. Combien de mets différents préparez-vous pour le même repas?
 
Vous décidez de faire un mets qui ne satisfait pas l’un des membres de votre famille et vous souhaitez qu’il mange à sa faim, alors vous lui préparer une autre alternative spéciale pour l’accommoder? Il s’agit d’une erreur! N’oubliez pas que chacun a des préférences et il est difficile de satisfaire tout le monde. Rappelez-vous que votre cuisine n’est pas celle d’un restaurant et votre rôle n’est pas d’être un chef cuisinier. Vous êtes un parent qui donne des valeurs et des règles importantes pour l’apprentissage de votre enfant; comme les notions de curiosité, de partage et de politesse. S’il n’aime pas le mets ou l’aliment cuisiné après y avoir goûté, il n’aura qu’a mangé moins de celui-ci et manger plus des autres accompagnements tout en respectant la notion de partage pour le reste de la famille. Au besoin, il pourra ainsi attendre le prochain moment pour manger, comme la période de collations. Vous avez l’impression qu’il se rattrape sur la collation? À vous de limiter la disponibilité des aliments offerts à la maison et d’opter simplement pour une offre alimentaire saine. N’oubliez pas que ce n’est pas la quantité, mais bien la qualité des aliments qui est importante pour la bonne croissance de votre jeune.
 
2. Quels aliments sont offerts à la maison? 
 
Les mots d’ordre : variété et simplicité! Variez les aliments qui se retrouvent parmi ceux du guide alimentaire canadien. Visez des aliments frais et le moins transformé possible. S’il y a des étiquettes, recherchez des ingrédients que vous pouvez lire et qui en contiennent moins de cinq. Par exemple, favorisez le pain à grains entiers et ajoutez-y une garniture protéinée, comme du fromage ou du beurre d’arachide au lieu d’une barre de céréales sucrées. Choisissez des fruits frais au lieu de boire des jus. Faites attention à ne pas qualifier les aliments de bons ou de mauvais, mais plutôt de plus nutritifs et de savoureux. Les jeunes sont attirés vers les aliments moins nutritifs et ils les voient comme étant interdits. Votre rôle de parent est de choisir la fréquence à laquelle vous allez présenter ces aliments dits moins nutritifs, sans pour autant contrôler la quantité lors de leur exposition. Le simple geste de goûter des nouveaux aliments ou ceux plus nutritifs reste un pas de plus vers la bonne direction. N’oubliez pas de montrer l’exemple en mangeant avec enthousiasme et restez patients! Votre créativité pour cuisiner les aliments peut être enrichie par l’implication de votre jeune. Faites-lui choisir de nouvelles recettes, de nouveaux aliments à l’épicerie et proposez-lui de les cuisiner avec vous. 
 
3. Êtes-vous calme et positif lors des repas? 
 
Votre attitude peut grandement influencer votre jeune dans sa dynamique avec les aliments. Les sujets de conversation peuvent influencer la quantité d’aliments consommés. Par exemple, choisissez des thèmes entourant des activités ou des passions de votre jeune et évitez de parler de l’école ou de sujets qui peuvent être une source de conflits. Le jeune associera rapidement le moment des repas à des moments plaisants à partager en famille. Fermez les écrans et assoyez-vous autour de la table pour échanger. Ses sources de distractions peuvent influencer négativement l’atmosphère de vos repas en famille. Ainsi, il est plus facile de se concentrer sur nos signaux d’appétit et nos sens gustatifs. Manger reste une activité à part entière où vous pourrez échanger et en apprendre plus sur tous les membres de votre famille. Profitez de ce moment pour établir des règles familiales; attendre que tout le monde soit servis avant de manger, partager les aliments entre chaque personne assise à la table, respecter le goût de chacun, remercier les gens qui nous servent, sortir de table quand tout le monde a fini de manger, etc. Ces règles sont des concepts qui démontrent des notions transposables dans d’autres facettes de la vie comme les valeurs du partage, le respect des autres et de la curiosité. 
 
Gardez en tête que manger est une notion de plaisir et de découverte tout en restant patient au rythme de chacun dans les stratégies que vous allez apporter! 
 
Références :
 
1. Bellisle, France. Le comportement alimentaire humain. Approche scientifique, Institut Danone, Suisse, 1999, 138 p. 
2. Sweetman, C., et al. (2011). « Characteristics of Family Mealtimes Affecting Children’s Vegetable Consumption and Liking. » Journal of the American Dietetic Association 111(2): 269-273.
3. Alm, S., et al. (2015). « The role of family communication and parents’ feeding practices in children’s food preferences. » Appetite 89(0): 112-121.
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Article écrit par Amandine Moukarzel, nutritionniste Catégories présentes: alimentation| famille| nutrition| plaisir| repas